Pourquoi une personne devient sadique ?

Le mot « sadique » fait référence à au moins trois phénomènes psychologiques distincts dans le langage psychiatrique contemporain : une tendance primaire, une compulsion partielle et une perversion déterminante. La prédominance de l’homonymie dans l’œuvre de Freud n’est pas sans valeur, car elle attire l’attention sur les racines communes des symptômes de ses patients et permet de se concentrer plus facilement sur les éléments corrélatifs, une stratégie qui s’avère très efficace dans l’analyse clinique et théorique.

Cependant, elle rencontre des problèmes dans le monde moderne, où la terminologie psychiatrique est de plus en plus utilisée sans trop réfléchir. Certaines personnes qui se livrent à des pratiques sadiques utilisent volontairement le fameux « polymorphe pervers » de l’enfant ou la complicité de leurs victimes pour justifier leur comportement, tandis que d’autres n’y voient que la résurgence de pulsions infantiles non assumées.

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La Pathologique  à la pulsion partiellement correspondante

Si vous écoutez un sadique, vous remarquerez qu’il prétend avoir été motivé par un désir intense de blesser l’autre personne et de le faire avec un niveau de violence proportionnel à l’intensité de son propre trouble intérieur. Comme si le niveau de brutalité incarné dans son action était le résultat inévitable de cette puissance imparable à l’intérieur. 

C’est indéniable, et nous y reviendrons, mais l’analyse révèle que son action est plus qu’une réaction à la force en cause ; c’est plutôt le résultat d’un plan global visant à atténuer la pression tout en maintenant le contrôle. La première facette de cette stratégie est l’utilisation du clivage, couplé au déni, qui lui permet de jouer sur deux scènes différentes : celle de la névrose, lui permettant d’exprimer certaines de ces pulsions intérieures et d’opérer le changement, et celle de la perversion pure et simple.

D’un point de vue métapsychologique, c’est la distinction la plus évidente entre la sadomania et la compulsion partielle du même nom. Puisque Freud l’a si clairement établi, à propos du fétichisme en particulier, on ne ne s’attardera pas à le développer ici. Heureusement qu’il y a des filial pour vous procurer une ceinture bdsm pour débutant. 

Une analogie structurelle apparemment évidente mais finalement trompeuse

Lorsque l’étendue complète des quatre composantes de la contrainte partielle dans la perversion sexuelle est considérée, la distinction devient encore plus claire. En fait, ils sont mis en œuvre de telle sorte que l’ensemble des systèmes d’accès au plaisir peuvent être centralisés et activés. D’abord, le « poussé » : j’ai rappelé d’emblée que le sadique le cite souvent comme la seule et suffisante explication de ses actes. 

Ce qu’il a à dire mérite toute notre attention, mais seulement si nous comprenons très bien une chose : la poussée n’est pas constituée, comme il le croit, du désir de faire souffrir qui déterminera la nature de son acte ; c’est plutôt l’impulsion sans forme et sans visage qui le saisit à l’occasion, le plongeant dans le chaos le plus profond et finalement le dépassant. Par conséquent, je me réfère à la libido dans sa forme la plus élémentaire comme «la sexualité fondamentale» ou la «sexualité des pulsions persistantes et adolescentes» (2001 b). 

Utilisant un fort désir d’être avec une autre personne, il prévoit de fournir une solution unique au problème pressant qui le tracasse. Globalement, le sadisme utilise la pulsion du même nom d’une manière qui lui est bien adaptée. Pour commencer, il ancre ses éléments constitutifs à des détails spécifiques du cadre de l’histoire.

Ce processus de fixation draine la force motrice de la substance, laissant derrière lui une coquille vide dans laquelle il s’investit tel un Bernard-l’ermite à d’autres fins que les siennes. 

Car, selon la formulation de Lacan, une pulsion partielle « est chargée d’aller chercher quelque chose qui répond toujours dans l’autre ». Et dans le cas présent, cette concentration et cette mise en œuvre rendent cette quête vaine : en visant les valeurs les plus répandues pour se complaire dans leur abaissement et leur destruction, le sadique empêche toute réponse et entretient le mécanisme de la répétition.

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